Argentic is back
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Extra-Scolaire
En ces temps numériques et connectés, la pratique de la photographie argentique, c’est-à-dire sur des films négatifs, Noir & Blanc ou couleurs, prend une dimension toute particulière.
Un réputé théoricien de l’image1 assimile la photographie à une fracture d’espace-temps, et cela s’applique totalement à la photographie argentique. Fracture d’espace, d’abord, puisque – sauf à utiliser les fameux Polaroïds, dont le retour en vogue n’est plus à démontrer – l’endroit où l’on fait l’image ne sera pas celui où l’on la verra. Il faut passer par le laboratoire pour développer le film, puis par la chambre noire pour la mettre sur papier.
Fracture de temps, ensuite, puisqu’ici… pas d’affichage instantané au dos de l’appareil ! L’image est là, certes, méticuleusement enregistrée dans de petits cristaux d’argent, mais on ne la voit pas encore… On reste dans l’attente… Il peut parfois s’écouler plusieurs heures (pour les plus pressés) ou plusieurs jours (pour d’autres) entre les moments où l’image est prise puis (enfin) vue.
Le retour de la Chambre Noire
Mis au placard pendant quelques temps, les agrandisseurs, ampoules rouges et bacs de développement ont été ressortis, dépoussiérés et rappareillés à la rentrée de septembre dernier, et l’on ne peut que s’en réjouir. Depuis, les élèves de 3ème et 4ème Techniques Artistiques ont l’opportunité d’appréhender cette autre manière de faire des images, plus posée et méthodique, mais ô combien plus poétique et manuelle – oserait-on dire tactile ? – que la photographie numérique.
Les professeurs ont quant à eux l’occasion de transmettre ces savoir-faire et techniques qu’ils ont appris et exploités dans leurs parcours respectifs. Durant les cours de Laboratoire, des séances de prises de vues sont réalisées à l’aide des antiques appareils Canon de l’INRACI, dont l’achat remonte sans doute à la création de l’établissement, mais qui fonctionnent toujours à merveille. Les films sont ensuite développés en nos murs et remis aux élèves pour le travail en chambre noire
Travailler en argentique, c’est retrouver un rapport au concret, un contact. On touche, manipule, tourne molettes et roulettes sans aucun automatisme. Tout se fait à la main.
C’est faire ses prises de vues autrement, plus posément, avec cette contrainte qu’un film ne peut recevoir que 36 images (quand tout va bien) et qui impose de bien réfléchir, tant à la pertinence et l’intérêt de l’image qu’à son cadrage et ses réglages d’exposition. « Vu que c’est la dernière, je déclenche, ou pas ? La mise au point est bonne ? Les paramètres aussi ? » Stress… Soyons vigilants…
Travailler en argentique, c’est l’excitation quand enfin le film est sec et qu’on peut voir ses images pour la première fois, enregistrées dans de petites bandes de plastique transparentes.Elles sont encore en « négatif » (inversées) et bien petites, à peine quelques centimètres de long, mais on peut déjà s’en faire une idée !
C’est l’atmosphère rougeâtre et feutrée de la chambre noire, les senteurs aigres-douces des bains de développement, le discret courant d’air de la ventilation, le ronronnement saccadé des minuteurs et les rectangles de lumières des différents agrandisseurs qui s’allument et s’éteignent tour à tour.
Travailler en argentique, c’est pouvoir extraire tout le contenu du négatif pour le transférer sur le papier. C’est choisir un format, une texture, un contraste. C’est modeler la lumière, la sculpter, la dompter, l’adoucir ou la tonifier pour qu’enfin se révèle, peu à peu et en guise d’apothéose, l’image sortant du papier comme par enchantement.
C’est, en fin de compte, un tirage papier que l’on tient dans ses mains et que l’on peut encadrer ou punaiser sur un mur ; un vrai, celui-là…
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